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La Martinière 2016 (gauche) / Phébus 2013 (droite) |
ロンドン・ジャック アメリカ作家。「荒野の呼び声」「白い牙」などのほか、社会小説「鉄のかかと」など。
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17 ans |
« Jack London avait un visage d’une sensibilité
poignante. Ses yeux étaient ceux d’un rêveur, et il émanait de lui une mélancolie
presque féminine. Pourtant il dégageait aussi une impression de formidable et
invincible force physique. » (Arnold Genthe)
Jack London (1876-1916) nous a laissé une cinquantaine d’ouvrages, des
articles, des photographies mais nous ne connaissons en réalité que quelques
uns de ses écrits dont notamment, L’Appel de la forêt (1903), Croc-Blanc(1906)
et Martin Eden pour résumé brièvement mais d’autres livres
témoignent de son travail méticuleux et précis notamment avec Le peuple d’en
bas où il effectue un travail presque documentaire autour des pauvres de l’East
End de Londres, ghetto de la capitale, durant l’été 1902 : un travail presque
journalistique où il se pose mille questions pour arriver à comprendre la condition de vie de ces
gens-là. Il s’immerge donc parmi eux, vit à leur rythme et photographie des
scènes de rues, des scènes de nuit etc. : « Il ira vivre la vie des
chômeurs et des sans-abri. Il habitera avec eux et les suivra dans leur vie
quotidienne. Puis il racontera ce qu’il voit et ce qu’il vit. » (cf Le peuple d’en bas,
libretto p.14) ; « Pendant quatre-vingt-six jours, il va vivre au
quotidien la vie du quartier, accumuler et lire une documentation énorme, des
centaines de livres et d’articles, prendre lui-même des photos et taper son
livre à la machine. » (idem. p.15)
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Portrait de London, 1902 |
De toute façon, la pauvreté, il a connu ça très tôt car son
enfance n’a pas été bien rose. Dès l’âge de 10 ans, il effectue des petits
boulots pour aider sa mère et à 14 ans il doit arrêter l’école pour subvenir à
sa famille. Jack London est courageux et ne se ménage pas. La vie dure, il l’a connue
très vite mais c’est un débrouillard, un aventurier, un fonceur, un bosseur et
il a appris à s’imposer parmi les voyous, ceux de la baie de San Francisco
durant sa jeunesse. Alors qu’il n’a que 17 ans, une opportunité s’offre à lui.
Le navire
Sophia-Sutherland, cherche du personnel pour aller chasser le
phoque près des côtes du Japon et dans la mer de Béring. C’est une occasion rêvée
pour Jack et il s’y engage comme mousse. A lui, l’Aventure ! D’ailleurs,
sa pensée tient en ces quelques lignes : «
J’aimerais mieux être
un superbe météore, chacun de mes atomes irradiant d’un magnifique éclat,
plutôt qu’une planète endormie. La fonction propre de l’homme est de vivre, non
d’exister. Je ne gâcherai pas mes jours à tenter de prolonger ma vie. Je veux
brûler tout mon temps. »
« On m’a reproché d’avoir brossé de Londres un tableau
noirci à souhait. Je crois cependant avoir été assez indulgent. » (Jack
London)
Synopsis de L’Appel de la forêt :
« Enlevé à la douceur de la maison du juge Miller, Buck
est confronté aux réalités du Grand Nord où il connaît la rude condition d’un
chien de traîneau.
Sa vie devient une lutte incessante. En butte à la cruauté
des hommes et à la rivalité de ses congénères, il subira un apprentissage
implacable. Mais il vivra aussi un compagnonnage quasi mystique avec un nouveau
maître. Ce n’est qu’à la mort de celui-ci, tué par les Indiens, que Buck cédera
définitivement à l’appel de l’instinct et qu’il rejoindra ses « frères
sauvages », les loups. En écrivant L’Appel de la forêt, Jack London a
voulu que le courage et l’amour d’un chien conduisent à la compréhension des
hommes. Mais, à travers le symbole d’une vie animale, il exalte aussi une
volonté indomptable qui trouve son écho en chacun dans le besoin de liberté et
le courage de l’aventure. »
Synopsis de Croc-Blanc :
« Tout n’est pas liberté dans le monde », et quand
ce monde est le Wild, pays farouche et terre glacée, même le loup se sent
prisonnier.
Jack London, dans ce décor sauvage et cette nature hostile,
nous conte l’histoire d’un louveteau qui vient petit à petit à la civilisation
et se fait chien.
La vie âpre des animaux sauvages et des chasseurs indiens ou
blancs de l’Alaska a rarement été peinte avec autant de force et de vérité.
Pour écrire ce récit, qui est devenu un classique de la littérature, Jack
London s’est inspiré des souvenirs de son séjour dans le Grand Nord. »
Synopsis de Martin Eden :
Martin Eden, le chef d’œuvre de Jack London, passe
pour son autobiographie romancée. Il s’en est défendu. Pourtant, entre l’auteur
et le héros, il y a plus d’une ressemblance : Martin Eden, bourlingueur et
bagarreur issu des bas-fonds, troque l’aventure pour la littérature, par amour
et par génie. Mais sa chute sera à la mesure de son ascension vers le
succès : vertigineuse et tragique…
Synopsis de Jack London : Profession écrivain :
« Quatre-vingt-treize textes, glanés par Francis
Lacassin dans les correspondances de Jack London ou dans de petites revues
enfouies dans des bibliothèques américaines, composent
Profession :
écrivain. Ils révèlent (après le chercheur d’or, le vagabond du rail ou des
mers, le militant socialiste, le prophète du retour à la vie rurale) un nouvel
aspect de la personnalité de Jack London : le « travailleur de la
plume ». C’est une véritable plongée dans les coulisses de l’œuvre de
London, grâce aux commentaires que lui inspirent ses écrits et les auteurs qui
l’ont influencé : Kipling, Stevenson, Conrad, Spencer. Les textes dans
lesquels il livre sa conception de l’écriture et du métier, sa tactique
d’approche des rédacteurs en chef et éditeurs font de l’écrivain un véritable
personnage… de roman.
Par sa sincérité, son amour du monde, son obstination à
triompher de l’impossible, l’écrivain vu par London ressemble comme un frère… à
un héros de Jack London. »
Synopsis de Jack London (par Charmian London) :
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Terrail 2006 (gauche) / Finitude 2015 (droite) |
« Un homme aussi extraordinaire que Jack London ne
pouvait être honoré que par une biographe impartiale ; la mienne le sera
donc ; autrement, elle serait indigne. »
« C’est ainsi que débute la biographie que Charmian
Kittredge London consacra à son mari. Un texte publié en 1921, soit six ans
après la mort de Jack London. Veuve de l’écrivain, dépositaire de sa mémoire,
elle veille sur l’œuvre, prend la plume et raconte. Elle retrace avec la fidélité
d’une femme amoureuse la vie de celui que l’on surnommait « le mangeur de
vent ». Parfois aveuglée par l’admiration, parfois tendre et drôle ou
grave, son histoire est un roman digne de ceux qu’il a écrits. »
Synopsis de Je suis fait ainsi :
« Jack London avait deux filles, Joan et Becky. Il
avait divorcé de leur mère alors que les fillettes avaient quatre et trois ans.
Perpétuellement en voyage, c’est par ses lettres qu’elles apprennent à le
connaître, à mesure qu’il se dévoile. C’est un père affectueux, mais exigeant,
et certains passages cinglants attestent de son caractère explosif. Mais qu’il
raconte des épisodes de son enfance, qu’il parle de ses livres ou du pouvoir
des mots, de natation ou d’un devoir d’anglais, son style reste inimitable et
éblouissant.
Ces lettres révèlent l’intimité d’un écrivain à la
personnalité hors du commun et, par leur qualité d’écriture, elles constituent
une œuvre véritable, inattendue et bouleversante. »
Autres livres :
- La
Vallée de la Lune : « Saxonne trime dans une usine où elle
repasse des chemises à la chaîne et attend le grand amour. Billy, un autre
enfant du siècle, à peine plus âgé qu’elle, ouvrier aux mains déjà
calleuses, possède la nonchalance physique des forces de la nature. Ces
deux-là vont se plaire. Ils ont la jeunesse et le courage avec eux. La
crise à Oakland fera tout basculer et les contraindra à trouver de
nouveaux territoires vers les vastes solitudes de la Valley of the Moon…
Roman sur la perte des préjugés et la
confrontation des rêves de jeunesse à la réalité, roman dont la traduction
indienne du titre est Sonoma, nom donné par Jack London à son ranch en
Californie, La Vallée de la lune est, avec Martin Eden et John
Barleycorn, le livre où l’auteur a mis le plus de sa personne. Il y offre
par la même occasion un témoignage de première main sur l’Amérique ô combien
fascinante de l’époque. »
- La
Petite Dame dans la Grande Maison : « L’Amérique bien-pensante de
1916 hurla au scandale quand London publia La Petite Dame dans la
Grande Maison : évocation d’un amour libéré des entraves
ordinaires (un ménage à trois), mais surtout, entre les lignes, véritable
manifeste en faveur du libre choix amoureux que la société si longtemps,
refusa à la femme. Un London étrangement féministe. Une histoire à la fois
violente et touchante, qui n’est pas sans annoncer celle de Jules et
Jim. »
- Les
Tortues de Tasmanie : « Dernier livre paru du vivant de Jack
London, ce recueil regroupe huit nouvelles inédites en France, qui sont
autant d’hommages à des écrivains français tels que Maupassant ou Victor
Hugo. La rencontre d’êtres « différents », tantôt destructrice,
tantôt positive, et source de violents conflits intérieurs, est le thème
dominant de cet ensemble. De cet univers peuplé de marginaux ou de
criminels, sourdent pourtant, telles des lueurs, les notions de
rédemption, d’amour ou de sacrifice toujours possible. Entre pessimisme
tragique et indéfectible foi en l’humanité, Jack London livre ici une
sorte de testament littéraire, enfin publié tel qu’il l’avait
souhaité. »
- La
route : « Jack London a tout juste 18 ans quand il
s’embarque sur ‘sa route’ et brûle le dur. Il parcourt plus de 20 000 kms
à travers les Etats-Unis sans un sous en poche. Il connaît la faim, le
froid, la rue, l’humiliation, vole, ment, s’enfuit, côtoie la violence des
hommes, les jugements expéditifs, découvre la prison… mais c’est aussi de
formidables rencontres, une joie de vivre, une générosité, une force
naturelle, une envie de liberté, et le langage de l’aventure, que seule la
jeunesse est capable de vivre. Tout au long de ce récit, il est aussi le
témoin de cette Amérique qui traverse sa première grande crise, bien avant
celle de 1929. Les vagabonds – ‘Hoboes’ – se comptent alors par centaine
de milliers. D’après l’auteur, ‘le Hobo serait un artiste qui compose
spontanément avec les yeux de celui qui lui ouvre la porte à
l’instant… ».
- Le
Cabaret de la dernière chance ou John Barleycorn (en Fr. Jean
Grain d’orge): « Ce double obsédant, une autobiographie romancée que nous
livre Jack London et ses errances éthyliques qui sont autant de retenu et
de complicité avec cette voix ‘of’ qu’est l’alcool. Lucide de son état,
l’œil trouble, il voit, et sait de John Barleycorn qu’il proscrit toute
moralité, qu’une mauvaise action, impossible à jeun, devient la chose la
plus facile du monde… il sait aussi que l’interdiction se dresse comme un
mur entre nos désirs immédiats et la moralité depuis longtemps apprise.
« Toutes mes pensées se trouvaient à l’aise dans ma cervelle. Chacune
était tapie à la porte de sa petite cellule ». »
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Photo de couverture : Lee Jeffries ! |
Hommage à R. L. Stevenson (voir photo dans le livre de Michel Viotte) : Jack London sur la tombe de l’écrivain
Robert Louis Stevenson, à Apia, dans l’archipel des Samoa, mai 1908. L’auteur
du Docteur Jekyll et Mr Hide et de L’Ile aux trésors, que Jack
London admirait profondément, vécut quatre ans aux Samoa, où il était
surnommé Tusitala (« le conteur
d’histoires »). A sa mort, le 3 décembre 1894, quatre cents guerriers
samoans portèrent son cercueil jusqu’à sa tombe. Il en avait lui-même rédigé
l’épitaphe, qui commence par ces mots : « Sous le ciel immense et
étoilé, creusez la tombe et laissez-moi reposer, heureux j’ai vécu et heureux
je meurs… ». »
Drawings : Catherine Pulleiro