jeudi 27 mars 2014
mardi 25 mars 2014
Variations florales : les gloriosa !
Le printemps est là et les joies de la photographie florale continuent avec une fleur très particulière que l'on appelle Gloriosa. Que dit-on à propos des sentiments liés à cette fleur ? Elle célèbre la beauté féminine, la discrétion et les sentiments qui se dévoilent, nous dit Elisabeth de Contenson dans son livre "Le language des fleurs", éditions Archives & Culture, 2009.
J'ai voulu ici vous présenter en photos quelques variations de cette jolie fleur avec des prises de vue très différentes : il faut s'immiscer au coeur de la fleur si on veut la "saisir" un peu... La première photo présente les fleurs en bouquet dans une tasse offrant une reproduction d'une estampe japonaise bien connue de Hokusaï (1760-1849) intitulée "La grande vague au large de Kanawaga", vers 1831. Cette estampe fait partie de la série des Trente-six vues du mont Fuji. Hokusaï est un dessinateur et un graveur japonais, un grand maître de l'estampe qui était surnommé "Le fou de dessin". Il a introduit le paysage dans cette discipline en tant que genre (vues du mont Fuji) et a laissé une oeuvre étonnante de diversité, où s'allient humour et sûreté du trait. (cf. Le Petit Larousse).
La deuxième photo nous montre les gloriosa et un prêtre en prière (Egypte, vers 1000 av. J.C.) faisant partie de la collection de la Réunion des Musées Nationaux. On peut le trouver en vente dans les boutiques du musée du Louvre. Ce moulage existe en résine et en bronze. Petit historique de la statuette : "Si la variété des formes du divin est innombrable, - et n'a en réalité pour but que d'exprimer la complexité immense du créateur -, en revanche, le culte égyptien qui était célébré dans le grand mystère des nombreux sanctuaires, montre une similitude de rituels qui prouve bien l'identité des formes du démiurge. Prêtre ou donateur, ce petit adorant de bronze traduit toute la ferveur des égyptiens "le plus religieux de tous les peuples". Il a le crâne rasé, peut-être pour une raison de pureté rituelle. Il porte un simple pagne à devanteau plissé. De telles statuettes constituaient l'un des éléments d'ex-votos de bronze déposés par des civils dans les sanctuaires. En général, ces groupes représentaient le donateur adorant une statue divine sous un aspect humain ou même animal." (Réunion des Musées Nationaux).
Photos/Copyright Catherine Pulleiro
J'ai voulu ici vous présenter en photos quelques variations de cette jolie fleur avec des prises de vue très différentes : il faut s'immiscer au coeur de la fleur si on veut la "saisir" un peu... La première photo présente les fleurs en bouquet dans une tasse offrant une reproduction d'une estampe japonaise bien connue de Hokusaï (1760-1849) intitulée "La grande vague au large de Kanawaga", vers 1831. Cette estampe fait partie de la série des Trente-six vues du mont Fuji. Hokusaï est un dessinateur et un graveur japonais, un grand maître de l'estampe qui était surnommé "Le fou de dessin". Il a introduit le paysage dans cette discipline en tant que genre (vues du mont Fuji) et a laissé une oeuvre étonnante de diversité, où s'allient humour et sûreté du trait. (cf. Le Petit Larousse).
La deuxième photo nous montre les gloriosa et un prêtre en prière (Egypte, vers 1000 av. J.C.) faisant partie de la collection de la Réunion des Musées Nationaux. On peut le trouver en vente dans les boutiques du musée du Louvre. Ce moulage existe en résine et en bronze. Petit historique de la statuette : "Si la variété des formes du divin est innombrable, - et n'a en réalité pour but que d'exprimer la complexité immense du créateur -, en revanche, le culte égyptien qui était célébré dans le grand mystère des nombreux sanctuaires, montre une similitude de rituels qui prouve bien l'identité des formes du démiurge. Prêtre ou donateur, ce petit adorant de bronze traduit toute la ferveur des égyptiens "le plus religieux de tous les peuples". Il a le crâne rasé, peut-être pour une raison de pureté rituelle. Il porte un simple pagne à devanteau plissé. De telles statuettes constituaient l'un des éléments d'ex-votos de bronze déposés par des civils dans les sanctuaires. En général, ces groupes représentaient le donateur adorant une statue divine sous un aspect humain ou même animal." (Réunion des Musées Nationaux).
Je vous laisse en contemplation au beau milieu des gloriosa...
Photos/Copyright Catherine Pulleiro
Variations florales : les tournesols !
Voilà un petit coucou (l'oiseau ! mais non...), un petit hommage à Vincent Van Gogh puisque la saison des tournesols est arrivée. Ci-contre voici la reproduction de la toile du maître "Nature morte aux tournesols" peinte en 1888. Tout le monde connaît le maître hollandais de la peinture : voir mon article précédent intitulé Auvers-sur-Oise ou l'Adieu à Van Gogh.
Alors, que dire au sujet de cette toile ? Une petite analyse s'impose : "Sujets de ce tableau, une fois encore, ces tournesols de Provence, plus que tout autre motif, resteront à jamais liés au nom de Van Gogh, qui avait commencé à peindre des tournesols à la fin de sa période parisienne ; mais c'est à Arles, où il s'établit en février 1888, qu'il projeta une série entière consacrée à ce motif. Dans ses Lettres à Emile Bernard, Van Gogh indique plusieurs fois qu'il désirerait décorer l'atelier de sa "maison jaune", à Arles, ainsi que la chambre d'amis, de tableaux de tournesols. Cette décoration représentait pour lui une sorte d'hommage à l'art japonais qu'il appréciait tant, puisque l'usage de panneaux peints pour orner les chambres d'une maison était une tradition de ce pays. Toujours à travers les lettres de Van Gogh, nous savons qu'avec ces tableaux le peintre voulait obtenir des effets semblables à ceux des vitraux d'une église gothique. Dans cette Nature morte aux tournesols, on retrouve l'exaltation pour ce jaune qui constituait à ce moment une véritable obsession pour le peintre. L'accent mis sur la couleur est atteint à travers l'emploi d'une technique nouvelle, dite à "empâtement solide", déjà mise en oeuvre par Manet. Van Gogh, qui ne vendit qu'un seul tableau de son vivant, tenait les peintres de fleurs, très appréciés à cette époque, en très haute estime, pensant les avoir enfin rejoints avec "Les Tournesols". "Tu sais", écrit-il à son frère Théo, "que Jeannin a la pivoine, que Quast a la rose trémière, mais moi j'ai un peu le tournesol... si à quarante ans, je fais un tableau de figures telles que les fleurs... j'aurai une position d'artiste à côté de n'importe qui."
Sur l'oeuvre, on peut ajouter ceci : "Dans la vaste correspondance de Vincent Van Gogh, une lettre nous apprend que la Nature morte aux tournesols fut peinte dans le mois d'août 1888. Elle faisait partie d'une série de douze tableaux traitant du même sujet : des bouquets de tournesols. Ce motif, si cher au peintre, nous est donc parvenu à travers de nombreuses variantes qui ont atteint aujourd'hui sur le marché de l'art des cotes vertigineuses, parmi les plus hautes jamais payées pour des oeuvres d'art." (Nardini Editore, 1991, VPC Larousse-Laffont). Cette toile fait 95 x 73 cm.
Ci-dessous, voici ma contribution photographique pour cet hommage à Van Gogh ! Le printemps étant propice aux fleurs, ma pensée a fleuri de tournesols !
Alors, que dire au sujet de cette toile ? Une petite analyse s'impose : "Sujets de ce tableau, une fois encore, ces tournesols de Provence, plus que tout autre motif, resteront à jamais liés au nom de Van Gogh, qui avait commencé à peindre des tournesols à la fin de sa période parisienne ; mais c'est à Arles, où il s'établit en février 1888, qu'il projeta une série entière consacrée à ce motif. Dans ses Lettres à Emile Bernard, Van Gogh indique plusieurs fois qu'il désirerait décorer l'atelier de sa "maison jaune", à Arles, ainsi que la chambre d'amis, de tableaux de tournesols. Cette décoration représentait pour lui une sorte d'hommage à l'art japonais qu'il appréciait tant, puisque l'usage de panneaux peints pour orner les chambres d'une maison était une tradition de ce pays. Toujours à travers les lettres de Van Gogh, nous savons qu'avec ces tableaux le peintre voulait obtenir des effets semblables à ceux des vitraux d'une église gothique. Dans cette Nature morte aux tournesols, on retrouve l'exaltation pour ce jaune qui constituait à ce moment une véritable obsession pour le peintre. L'accent mis sur la couleur est atteint à travers l'emploi d'une technique nouvelle, dite à "empâtement solide", déjà mise en oeuvre par Manet. Van Gogh, qui ne vendit qu'un seul tableau de son vivant, tenait les peintres de fleurs, très appréciés à cette époque, en très haute estime, pensant les avoir enfin rejoints avec "Les Tournesols". "Tu sais", écrit-il à son frère Théo, "que Jeannin a la pivoine, que Quast a la rose trémière, mais moi j'ai un peu le tournesol... si à quarante ans, je fais un tableau de figures telles que les fleurs... j'aurai une position d'artiste à côté de n'importe qui."
Sur l'oeuvre, on peut ajouter ceci : "Dans la vaste correspondance de Vincent Van Gogh, une lettre nous apprend que la Nature morte aux tournesols fut peinte dans le mois d'août 1888. Elle faisait partie d'une série de douze tableaux traitant du même sujet : des bouquets de tournesols. Ce motif, si cher au peintre, nous est donc parvenu à travers de nombreuses variantes qui ont atteint aujourd'hui sur le marché de l'art des cotes vertigineuses, parmi les plus hautes jamais payées pour des oeuvres d'art." (Nardini Editore, 1991, VPC Larousse-Laffont). Cette toile fait 95 x 73 cm.
Ci-dessous, voici ma contribution photographique pour cet hommage à Van Gogh ! Le printemps étant propice aux fleurs, ma pensée a fleuri de tournesols !
vendredi 21 mars 2014
Compositions florales "japonisantes" !
L'idée est simple... Ces trois photographies montrent des compositions florales avec des objets traditionnels japonais. Nous sommes bien en mars et la saison des fleurs a commencé...
La première photographie offre trois magnolias arrangés dans un vase arrondi en céramique beige. Sur le côté gauche, on aperçoit des socques en bois (geta) traditionnels japonais tandis que sur le côté droit, une paire de ciseaux noire est posée sur une natte de paille qui nous rappelle le tatami japonais.
La deuxième photographie évoque un moment précédent, celui qui suit la coupe des rosiers et l'arrivée dans la pièce traditionnelle japonaise. Les fleurs n'ont pas encore été arrangées dans un vase mais on peut s'imaginer la scène suivante. Il s'agit d'un temps bref qui sera suivi d'un arrangement floral (ikebana). La photo pourrait donner lieu (tout comme la première) à un haïku (poème court japonais).
L'ikebana est un art et une disciple au Japon. "Depuis le XVe s., dans chaque maison traditionnelle, une alcôve (tokonoma) est réservée au bouquet derrière lequel on accroche un rouleau peint (kakemono). Il y a des arrangements propres à chaque saison et à chaque événement de la vie. On prétend qu'un oeil exercé est capable de lire l'humeur de la maîtresse de maison à la façon dont elle a arrangé ses fleurs..." (Le guide Evasion, Tokyo & Kyoto, Hachette, 2007). La dernière photographie montre des jonquilles et des narcisses. On remarquera sur la table des jouets traditionnels japonais en bois. Tout d'abord, la poupée (kokeshi) aussi typique que la célèbre poupée russe. Il en existe de différentes tailles et de différents modèles. Certaines régions du Japon ont leur propre modèle. L'autre objet est un hochet (maillet). Ce sont des souvenirs que l'on emporte parfois dans son sac...
Photos/Copyright Catherine Pulleiro
lundi 17 mars 2014
Maiko ou geiko d'un jour... à Kyoto !
Comme le dit si bien Kyoko Aihara dans son livre Geisha - une tradition vivante (2001) : " Il est intéressant de noter qu'il y a maintenant à Kyoto plus de vingt studios photographiques et instituts de beauté où les clientes qui le souhaitent peuvent s'habiller en maiko ou en geiko. L'idée, suggérée il y a quelques années par plusieurs magazines, rencontre un vif succès auprès des touristes qui, une fois habillées et maquillées, se font photographier puis se promènent, à pied ou en rickshaw, dans les rues de Kyoto. L'âge des clientes varie entre quinze et soixante-dix ans ; certaines femmes viennent à Kyoto tout spécialement pour cela. Aujourd'hui, de nombreuses parfumeries et boutiques d'accessoires sont envahies par une foule de touristes, en majorité jeunes - ce qui montre la curiosité grandissante suscitée par l'univers des maiko et des geiko, curiosité peut-être motivée par la nostalgie d'un héritage culturel absent de la vie quotidienne. En tout état de cause, les maiko et les geiko jouissent d'une grande notoriété au Japon, et leur réputation va grandissant dans d'autres pays."
J'aimerais préciser les deux termes japonais "maiko" et "geiko". Une maiko est une apprentie geisha et une geiko est en fait, une geisha. Il se trouve qu'à Kyoto on dit geiko au lieu de geisha. Puis, nous avons également le terme "rickshaw" employé dans l'extrait qui signifie pousse-pousse. Le terme en japonais correspond à "jinrikisha".
A l'Institut de beauté
Je vous propose donc de vous rendre dans un institut de beauté à Kyoto et de voir ce qu'il s'y passe. Ce jour-là, une amie japonaise avait décidé de se transformer en geiko et de se promener dans les rues de Pontocho (quartier célèbre de geishas) à Kyoto. Pontocho fait partie des Hanamachi de Kyoto mais le plus célèbre endroit de geishas reste le quartier de Gion. Si vous avez l'occasion de vous rendre au Japon notamment à Kyoto et connaissez des amies japonaises, l'expérience d'une transformation en geiko est formidable. L'amie que je connaissais commença à se transformer petit à petit jusqu'au moment où je ne pouvais absolument plus la reconnaître. J'avais la réelle impression qu'elle était devenue une geiko à son tour. Mon amie avait disparu pour laisser place à une toute autre personne... On commença par lui mettre une crème blanche sur tout le visage, le cou et le bas de la nuque. Puis, à l'aide de houpettes, on lui farda le visage. Là, elle me fit penser à Pierrot ou à un clown qui allait faire un tour rigolo... Mais, la transformation continua... Elle était devenue toute blanche moins brillante ! On procéda à son maquillage en recouvrant ses sourcils, on ajouta des touches de couleurs sur ses paupières et on lui passa un rouge à lèvres intense. Ses cheveux mi-longs restaient maintenus dans un filet noir afin de les protéger... Mon amie ne souriait plus, je crois qu'elle prenait ces instants sérieusement. D'ailleurs, je ne savais pas exactement pourquoi elle avait décidé de se transformer en geiko (geisha). Elle avait environ 25 ans ou 30 ans et travaillait. Elle aimait courir et participait à de petits marathons de 10 à 15 km. Elle était très jolie de visage et avait de grands yeux magnifiques. Elle était fine de corpulence à tel point que je n'imaginais pas une seconde qu'elle puisse faire de la course d'endurance. Je la voyais davantage dans des salons de thé, buvant tranquillement quelque chose avec ses copines tout en bavardant. Voilà comment les apparences peuvent être très trompeuses au pays du Soleil-Levant. Il faut du temps pour arriver à connaître les gens. Je la remercie encore pour avoir accepté ma compagnie ce jour-là. Nous étions trois. Il y avait une autre amie japonaise avec nous. J'étais vraiment très excitée à l'idée de découvrir un genre de mystère autour des geishas... même s'il s'agissait d'un institut de beauté ! C'est une certaine approche...
Ensuite, il fallait choisir un kimono parmi toute une série de kimonos magnifiques. Des couleurs et des motifs à profusion ! L'étape devenait très importante ! Le kimono donne la féminité et la grâce à une femme japonaise... mais il faut savoir le mettre et le porter ! L'aide d'un ou d'une spécialiste est incontournable... seule, ce n'est vraiment pas possible ! Les kimonos peuvent être très très onéreux, il ne faut donc pas les abîmer... Il ne faut surtout pas marcher dessus alors il convient de remonter un pan du kimono lorsqu'on se déplace... Les geiko professionnelles savent y faire ! Lorsque le superbe kimono noir fut ajusté à son corps, la maquilleuse choisit une perruque avec toutes ses ornementations (épingles à cheveux, décorations de fleurs et de feuilles dites "kanzashi" qui se portent selon la saison et le mois de l'année voire aussi une période du mois en cours). On sait que les Japonais sont très proches de la nature et que l'art traditionnel s'inspire des détails du monde vivant (espèces animales et végétales). On donna quelques conseils à mon amie japonaise pour se déplacer et tenir son kimono. Toutes ces choses (perruque, kimono, ceinture avec ses deux traînes) devaient peser énormément mais elle resplendissait. Je ne la reconnaissais plus ! Je n'arrivais plus à capter ses expressions habituelles pourtant j'essayais de les percevoir sur son visage. Avant de sortir, elle se chaussa avec des okobo, socques de bois traditionnels hauts de 10 à 15 centimètres. Très impressionnant ! Elle participa à la séance de photographies inclue dans son programme puis on se dirigea vers la sortie. Dans le couloir en bois, je pris une photo sur le vif, j'étais transportée dans un autre univers, un espace-temps mémorable... Une personne de l'institut nous accompagna dans les rues de Pontocho et ne nous quitta plus... Le kimono devait valoir une fortune...
Kyoto, le quartier de Pontocho
Le quartier de Pontocho possède des rues agréables avec de nombreux salons de thé privés ou de vraies maiko et geiko ont l'habitude de s'y rendre pendant l'année pour assister à des réceptions (ou banquets) afin de servir le saké et de divertir les hôtes par leur talent artistique (musicienne, danseuse,chanteuse).
Nous sommes donc à l'extérieur pour profiter du cadre traditionnel et pour s'adonner à volonté à la photographie. Mon amie parvient facilement à déambuler, perchée sur ses okobo. Elle prend des poses féminines notamment dans la façon de pencher la tête... ça à l'air coquin ! Déjà belle à l'ordinaire, elle est magnifique ! Ses grands yeux lui donnent un air moderne, presque occidental et ses allures la renvoient à un passé traditionnel lourd de sens. En fait, il faut être un connaisseur du Japon pour distinguer une geiko d'un jour ou d'une heure à une geiko professionnelle. Le touriste étranger la prendrait pour une vraie geiko en pose photographique. J'ai longtemps ignoré l'existence des instituts de beauté proposant de se transformer en professionnelle. Ces instituts n'ont rien à voir avec des salons de beauté ordinaires. On y vient pour se transformer en quelques heures et repartir avec des souvenirs inoubliables ! La séance photographique est la cerise sur le gâteau...
Nous suivons notre amie ainsi que son assistante. Elle correspond tout à fait au cadre qui nous entoure. Elle n'oublie pas de relever le bord de son kimono, peut-être un peu trop... Elle suit les conseils de son assistante. Je ne connais pas la formule qu'elle a choisie, celle de pouvoir se promener entre copines ainsi ou celle d'une heure offrant juste un petit tour dans le quartier. Je n'ai aucune idée des tarifs appliqués mais j'imagine que c'est déjà un petit luxe de se transformer en geiko. Il faut compter les produits cosmétiques, la location du kimono, la séance photo avec un professionnel, les photos, et le tour en ville... Et puis, c'est le Japon ! Bon, je tente de multiplier les photographies avec mon amie dans des cadres différents. Je m'en donne à coeur joie car il est tellement difficile de tomber nez à nez avec une geiko professionnelle. En fait, je ne perçois pas vraiment les différences et j'obtiens les photographies typiques que j'attendais depuis fort longtemps...
En fait, il est plus courant de bénéficier (en ce qui me concerne) de femmes japonaises transformées en geiko. Comme je le disais, il faut être là au bon moment et Kyoto offre de multiples autres possibilités de photographies alors je ne me suis jamais attardée devant les maisons de geishas (okiya) ou les maisons de thé privées (ochaya). Les photographies qui vont suivre vous présentent des Japonaises "déguisées" en geiko. Elles proviennent de différents instituts de beauté, je suppose. Les photographies ont été regroupées pour le thème de cet article et ont été prises à des années très différentes. Contrairement aux vraies geiko, j'ai remarqué que les fausses geiko (appelons-les comme ça !) ne sont pas pressées et se laissent volontiers prendre en photographie. Les vraies geiko ont un emploi du temps chargé et n'ont peut-être pas vraiment plaisir à se laisser prendre en photo. Elles ont d'autres préoccupations bien plus importantes mais il arrive que leurs activités les amènent à participer à des événements ou des festivals (matsuri) durant l'année. Le moment est donc beaucoup plus propice à la photographie...
La femme japonaise de gauche porte une ombrelle laquée blanche et violette et un ozashiki-kago (panier traditionnel en osier et en tissu). Dans ses cheveux, on remarque un kanzashi jaune correspondant au mois de mars : "Le Kanzashi de mars associe les papillons aux fleurs de colza. Ces dernières n'apparaissent pas avant avril - cela dépend de la région, à vrai dire - mais le fait de les montrer en avance annonce le printemps."(Kyoko Aihara). Les kimonos, de couleur variée, se portent selon le mois en cours. Les motifs du kimono sont des indicateurs mais ma connaissance est encore limitée à ce sujet.
La dernière photographie présente trois maiko (ou geiko) au bord d'une rivière. Nous sommes ici dans la partie ouest de Kyoto à Arashiyama. Un endroit excentré où la nature est encore très présente... La photo a été prise un 22 octobre, on remarquera l'épaisseur du kimono...
Photos/Copyright Catherine Pulleiro
J'aimerais préciser les deux termes japonais "maiko" et "geiko". Une maiko est une apprentie geisha et une geiko est en fait, une geisha. Il se trouve qu'à Kyoto on dit geiko au lieu de geisha. Puis, nous avons également le terme "rickshaw" employé dans l'extrait qui signifie pousse-pousse. Le terme en japonais correspond à "jinrikisha".
A l'Institut de beauté
Je vous propose donc de vous rendre dans un institut de beauté à Kyoto et de voir ce qu'il s'y passe. Ce jour-là, une amie japonaise avait décidé de se transformer en geiko et de se promener dans les rues de Pontocho (quartier célèbre de geishas) à Kyoto. Pontocho fait partie des Hanamachi de Kyoto mais le plus célèbre endroit de geishas reste le quartier de Gion. Si vous avez l'occasion de vous rendre au Japon notamment à Kyoto et connaissez des amies japonaises, l'expérience d'une transformation en geiko est formidable. L'amie que je connaissais commença à se transformer petit à petit jusqu'au moment où je ne pouvais absolument plus la reconnaître. J'avais la réelle impression qu'elle était devenue une geiko à son tour. Mon amie avait disparu pour laisser place à une toute autre personne... On commença par lui mettre une crème blanche sur tout le visage, le cou et le bas de la nuque. Puis, à l'aide de houpettes, on lui farda le visage. Là, elle me fit penser à Pierrot ou à un clown qui allait faire un tour rigolo... Mais, la transformation continua... Elle était devenue toute blanche moins brillante ! On procéda à son maquillage en recouvrant ses sourcils, on ajouta des touches de couleurs sur ses paupières et on lui passa un rouge à lèvres intense. Ses cheveux mi-longs restaient maintenus dans un filet noir afin de les protéger... Mon amie ne souriait plus, je crois qu'elle prenait ces instants sérieusement. D'ailleurs, je ne savais pas exactement pourquoi elle avait décidé de se transformer en geiko (geisha). Elle avait environ 25 ans ou 30 ans et travaillait. Elle aimait courir et participait à de petits marathons de 10 à 15 km. Elle était très jolie de visage et avait de grands yeux magnifiques. Elle était fine de corpulence à tel point que je n'imaginais pas une seconde qu'elle puisse faire de la course d'endurance. Je la voyais davantage dans des salons de thé, buvant tranquillement quelque chose avec ses copines tout en bavardant. Voilà comment les apparences peuvent être très trompeuses au pays du Soleil-Levant. Il faut du temps pour arriver à connaître les gens. Je la remercie encore pour avoir accepté ma compagnie ce jour-là. Nous étions trois. Il y avait une autre amie japonaise avec nous. J'étais vraiment très excitée à l'idée de découvrir un genre de mystère autour des geishas... même s'il s'agissait d'un institut de beauté ! C'est une certaine approche...
Ensuite, il fallait choisir un kimono parmi toute une série de kimonos magnifiques. Des couleurs et des motifs à profusion ! L'étape devenait très importante ! Le kimono donne la féminité et la grâce à une femme japonaise... mais il faut savoir le mettre et le porter ! L'aide d'un ou d'une spécialiste est incontournable... seule, ce n'est vraiment pas possible ! Les kimonos peuvent être très très onéreux, il ne faut donc pas les abîmer... Il ne faut surtout pas marcher dessus alors il convient de remonter un pan du kimono lorsqu'on se déplace... Les geiko professionnelles savent y faire ! Lorsque le superbe kimono noir fut ajusté à son corps, la maquilleuse choisit une perruque avec toutes ses ornementations (épingles à cheveux, décorations de fleurs et de feuilles dites "kanzashi" qui se portent selon la saison et le mois de l'année voire aussi une période du mois en cours). On sait que les Japonais sont très proches de la nature et que l'art traditionnel s'inspire des détails du monde vivant (espèces animales et végétales). On donna quelques conseils à mon amie japonaise pour se déplacer et tenir son kimono. Toutes ces choses (perruque, kimono, ceinture avec ses deux traînes) devaient peser énormément mais elle resplendissait. Je ne la reconnaissais plus ! Je n'arrivais plus à capter ses expressions habituelles pourtant j'essayais de les percevoir sur son visage. Avant de sortir, elle se chaussa avec des okobo, socques de bois traditionnels hauts de 10 à 15 centimètres. Très impressionnant ! Elle participa à la séance de photographies inclue dans son programme puis on se dirigea vers la sortie. Dans le couloir en bois, je pris une photo sur le vif, j'étais transportée dans un autre univers, un espace-temps mémorable... Une personne de l'institut nous accompagna dans les rues de Pontocho et ne nous quitta plus... Le kimono devait valoir une fortune...
Kyoto, le quartier de Pontocho
Le quartier de Pontocho possède des rues agréables avec de nombreux salons de thé privés ou de vraies maiko et geiko ont l'habitude de s'y rendre pendant l'année pour assister à des réceptions (ou banquets) afin de servir le saké et de divertir les hôtes par leur talent artistique (musicienne, danseuse,chanteuse).
Nous sommes donc à l'extérieur pour profiter du cadre traditionnel et pour s'adonner à volonté à la photographie. Mon amie parvient facilement à déambuler, perchée sur ses okobo. Elle prend des poses féminines notamment dans la façon de pencher la tête... ça à l'air coquin ! Déjà belle à l'ordinaire, elle est magnifique ! Ses grands yeux lui donnent un air moderne, presque occidental et ses allures la renvoient à un passé traditionnel lourd de sens. En fait, il faut être un connaisseur du Japon pour distinguer une geiko d'un jour ou d'une heure à une geiko professionnelle. Le touriste étranger la prendrait pour une vraie geiko en pose photographique. J'ai longtemps ignoré l'existence des instituts de beauté proposant de se transformer en professionnelle. Ces instituts n'ont rien à voir avec des salons de beauté ordinaires. On y vient pour se transformer en quelques heures et repartir avec des souvenirs inoubliables ! La séance photographique est la cerise sur le gâteau...
Nous suivons notre amie ainsi que son assistante. Elle correspond tout à fait au cadre qui nous entoure. Elle n'oublie pas de relever le bord de son kimono, peut-être un peu trop... Elle suit les conseils de son assistante. Je ne connais pas la formule qu'elle a choisie, celle de pouvoir se promener entre copines ainsi ou celle d'une heure offrant juste un petit tour dans le quartier. Je n'ai aucune idée des tarifs appliqués mais j'imagine que c'est déjà un petit luxe de se transformer en geiko. Il faut compter les produits cosmétiques, la location du kimono, la séance photo avec un professionnel, les photos, et le tour en ville... Et puis, c'est le Japon ! Bon, je tente de multiplier les photographies avec mon amie dans des cadres différents. Je m'en donne à coeur joie car il est tellement difficile de tomber nez à nez avec une geiko professionnelle. En fait, je ne perçois pas vraiment les différences et j'obtiens les photographies typiques que j'attendais depuis fort longtemps...
En fait, il est plus courant de bénéficier (en ce qui me concerne) de femmes japonaises transformées en geiko. Comme je le disais, il faut être là au bon moment et Kyoto offre de multiples autres possibilités de photographies alors je ne me suis jamais attardée devant les maisons de geishas (okiya) ou les maisons de thé privées (ochaya). Les photographies qui vont suivre vous présentent des Japonaises "déguisées" en geiko. Elles proviennent de différents instituts de beauté, je suppose. Les photographies ont été regroupées pour le thème de cet article et ont été prises à des années très différentes. Contrairement aux vraies geiko, j'ai remarqué que les fausses geiko (appelons-les comme ça !) ne sont pas pressées et se laissent volontiers prendre en photographie. Les vraies geiko ont un emploi du temps chargé et n'ont peut-être pas vraiment plaisir à se laisser prendre en photo. Elles ont d'autres préoccupations bien plus importantes mais il arrive que leurs activités les amènent à participer à des événements ou des festivals (matsuri) durant l'année. Le moment est donc beaucoup plus propice à la photographie...
La femme japonaise de gauche porte une ombrelle laquée blanche et violette et un ozashiki-kago (panier traditionnel en osier et en tissu). Dans ses cheveux, on remarque un kanzashi jaune correspondant au mois de mars : "Le Kanzashi de mars associe les papillons aux fleurs de colza. Ces dernières n'apparaissent pas avant avril - cela dépend de la région, à vrai dire - mais le fait de les montrer en avance annonce le printemps."(Kyoko Aihara). Les kimonos, de couleur variée, se portent selon le mois en cours. Les motifs du kimono sont des indicateurs mais ma connaissance est encore limitée à ce sujet.
La dernière photographie présente trois maiko (ou geiko) au bord d'une rivière. Nous sommes ici dans la partie ouest de Kyoto à Arashiyama. Un endroit excentré où la nature est encore très présente... La photo a été prise un 22 octobre, on remarquera l'épaisseur du kimono...
Photos/Copyright Catherine Pulleiro
vendredi 7 mars 2014
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