Petit hommage à Claude Lévi-Strauss avec trois dessins personnels réalisés à partir de ses photos d’Indiens datant de sa première expérience de terrain dans le Mato Grosso… Voir également mon article précédent "C'est quoi, l'Ethnologie" consacré aussi à l'anthropologue !
« […] En 1935, jeune professeur de 27 ans, il arrive à
Sao Paulo, puis s’enfonce dans le Mato Grosso sur les terres indiennes […]
Claude Lévi-Strauss, âgé de 96 ans, habite sur la rive droite de Paris. D’une
extrême courtoisie, il nous reçoit dans sa bibliothèque […] Le Brésil
représente l’expérience la plus importante de ma vie, à la fois par
l’éloignement, le contraste, mais aussi parce qu’il a déterminé ma carrière. Je
ressens à l’égard de ce pays une dette très profonde. Cela étant, j’ai quitté
le Brésil au début de l’année 1939, et je ne l’ai revu très brièvement qu’en
1985 […] Je n’ai jamais attaché beaucoup d’importance à la photographie […]
J’ai publié un livre de photos (Saudades do Brasil, Plon 1994) parce
que, autour de moi, on a beaucoup insisté […] Il se trouve qu’il y a quelques
mois j’ai eu la visite de deux indiens Bororo en compagnie de chercheurs de
l’université de Campo Grande du Mato Grosso, la plus proche de leur territoire,
et où eux-mêmes enseignent. Ils ont voulu pour moi, dans mon bureau du Collège
de France, de leur propre initiative, chanter et danser. Eh bien là, c’est
précisément l’un de ces paradoxes dans lesquels nous vivons : ces
collègues bororo conservaient dans toute leur fraîcheur et toute leur
authenticité des chants et une musique que j’avais entendus soixante-dix ans
auparavant. C’était émouvant. […] » Entretien de Véronique Mortaigne, 22 février
2005. cf Petit Livret de 27 pages, Loin du Brésil, Editions Chandeigne,
6 euros.
Drawings : Catherine Pulleiro
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