White coal on black paper... |
« Il faut regarder ses images, mais ce qui s’appelle regarder, comme on respire profondément devant la fenêtre ouverte, leur rayonnement est si bienfaisant qu’après, je l’espère, vous ne verrez plus les choses, ni les gens de la même manière. » Robert Doisneau
« Si les yeux
voyaient comme voit la photographie de Boubat, pourraient-ils le
supporter ? […] Lorsque Edouard Boubat capte la singularité inéluctable
d’un visage, il semblerait que ce soit toujours au moment même où il s’y attend
le moins, celui où le visage quitte son identité pour se perdre dans ce qui
existe en même temps que lui, près ou loin de lui, ailleurs, ou à côté, ou
perdu… » Marguerite Duras
« Boubat ne « prend » pas ses photographies,
il les reçoit. Il les accueille. Quand à connaître précisément ce qui est ainsi
accueilli, c’est impossible. » Christian Bobin
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Article du Figaro Magazine du 19 janvier 2008 :
« Sa première photo, La Petite Fille aux feuilles mortes, prise dans le jardin du Luxembourg en 1946, est devenue une icône que l’excès de notoriété aurait pu égratiner. Elle résume déjà la disposition du photographe – désir, sensualité et tendresse à partager – et dessine l’auréole : celle d’un monde réconcilié. « Boubat ne peut rien faire sans le consentement des êtres, des hommes, des femmes et des enfants qu’il photographie, et on dirait même qu’il sait s’assurer la secrête amitié des animaux et des choses… Le monde lui obéit comme il obéissait à Orphée », soulignait l’écrivain Michel Tournier dans Le Crépuscule des masques. »
Article du magazine Lire, de décembre 2004 :
Chez Boubat, les plus beaux « vers » sont sans doute les plus simples, les moins recherchés, les plus espérés : le portrait de Lella bien-sûr, belle comme une cariatide, un père et son enfant dans les bras devant la mer, une faneuse au bas d’un champ moissonné descendant en pente douce jusqu’à un immense mur de peupliers, un paysan tisonnant dans un sous-bois clairsemé un petit feu de brousailles dont les fumées se perdent dans la lumière d’une matinée d’automne. Cette simplicité est belle en soi, mais Boubat y ajoute – c’est tout son art – une secrête noblesse. C’est elle qui, en nous faisant croire que le photographe n’a fait que la révéler, nous aide à ne pas désespérer des hommes.
Chez Boubat, les plus beaux « vers » sont sans doute les plus simples, les moins recherchés, les plus espérés : le portrait de Lella bien-sûr, belle comme une cariatide, un père et son enfant dans les bras devant la mer, une faneuse au bas d’un champ moissonné descendant en pente douce jusqu’à un immense mur de peupliers, un paysan tisonnant dans un sous-bois clairsemé un petit feu de brousailles dont les fumées se perdent dans la lumière d’une matinée d’automne. Cette simplicité est belle en soi, mais Boubat y ajoute – c’est tout son art – une secrête noblesse. C’est elle qui, en nous faisant croire que le photographe n’a fait que la révéler, nous aide à ne pas désespérer des hommes.
A lire, la monographie d’Edouard Boubat par Bernard
Boubat et Geneviève Anhoury, 2004, Editions de La Martinière, 368 p., 75 euros.
Quelques dates clés :
1923 Naissance à Montmartre.
1946 Réalise sa première photographie, « La Petite
Fille aux feuilles mortes ».
1951-1967 Reportages à travers le monde pour le magazine
« Réalités ».
1984 Reçoit le grand prix national de la photographie.
1999 S’éteint à Montrouge.
Note : Mes deux dessins font référence à la photo de Edouard Boubat "Rémi, 1995".
Drawings : Catherine Pulleiro
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