1/ ヒラリー Edmund P. Hillary (1919-2008)
ニュージーランドの登山家。1953年イギリスのエヴェレスト登山隊に参加し、ネパール人テンジンとともに初登頂。(Alpiniste Néo-Zélandais. Avec le sherpa Tensing Norgay, il conquit pour la première fois le sommet de l’Everest en 1953.)
Lire son récit Au sommet de l’Everest (Ed.
Hoebeke, 2016) : « Le 29 mai 1953, Edmund Hillary et le sherpa Tensing
Norgay atteignent le sommet de l’Everest. Après un demi-siècle de tentatives
infructueuses, la plus haute montagne du globe – 8848 m – est désormais
vaincue. De tous les ouvrages que suscita cet exploit historique, voici le seul
témoignage écrit par l’un des deux hommes qui réussiront à atteindre le toit du
monde et à avoir la Terre entière à leurs pieds !
Vivant et captivant, sincère et spontané, le récit d’Hillary
nous entraîne irrésistiblement dans un voyage extraordinaire : la conquête
du ‘troisième pôle’, le dernier grand chapitre de l’histoire de l’exploration,
l’un des plus glorieux. » Synopsis du livre.
« Sir Edmund Hillary (1919-2008) est né en Nouvelle-Zélande
à Auckland. Après la conquête de l’Everest, il a participé à de nombreuses
expéditions himalayennes et polaires. Jusqu’à sa mort, il s’est consacré aux problèmes de l’environnement et aux
populations de l’Himalaya, pour lesquelles il a réussi à faire construire
écoles et hôpitaux. »
2/ Le livre de Jon Krakauer intitulé Tragédie à l’Everest
nous est précieux non seulement pour « approcher » l’Everest et le
monde des Alpinistes mais aussi parce qu’il est un témoignage important sur la
tragédie du 10 mai 1996 qui s’est déroulée sur les pentes enneigées de la plus
haute montagne du monde que l’on appelle le Toit du monde. Rappelons que Jon
Krakauer, né en 1954, est journaliste et écrivain et qu’il a rédigé l’immense
best-seller international Into the wild, adapté au cinéma en 2007 par
Sean Penn.
Dans l’introduction de son livre, il écrit: « En mars
1996, le magazine Outside m’envoya au Népal pour participer à une
ascension de l’Everest et en faire le récit. Je faisais partie d’un groupe de
huit clients conduits par un guide réputé, originaire de Nouvelle-Zélande, Rob
Hall. Le 10 mai, j’atteignis le sommet, mais le prix en fut terrible.
Sur les cinq compagnons de cordée qui parvinrent au sommet
avec moi, quatre – et parmi eux, Hall lui-même – périrent au cours d’une
tempête qui s’abattit brusquement sur nous alors que nous étions encore en haut
du pic.
Pendant que je redescendais pour rejoindre le camp de base,
neuf autres grimpeurs appartenant à quatre expéditions différentes furent tués
et trois autres encore devaient disparaître avant la fin de ce mois.
J’en revins fortement secoué et j’eus du mal à rédiger mon
article. Néanmoins, cinq semaines après mon retour du Népal, je remis mon texte
à Outside, qui le publia dans son numéro de septembre. Ensuite, je
tentai de chasser l’Everest de mon esprit. En vain. Plongé dans un brouillard
de sentiments confus, je persistais à tenter de comprendre ce qui s’était passé
là-haut et je revenais de façon obsessionnelle sur les circonstances de la mort
de mes camarades. […] Mais la reconstitution de cette histoire était difficile
à cause des effets de la haute altitude sur l’esprit humain. Pour éviter de
m’en tenir à ma propre vision des choses, je me suis longuement entretenu avec
la plupart des protagonistes de cette expédition. Chaque fois que cela a été
possible, j’ai vérifié des points particuliers dans le cahier des
communications radio du camp de base. […] »
Le livre de Jon Krakauer va bien au-delà de la simple
explication de la tragédie, il fait des
détours historiques qui nous mènent à Edmund Hillary (« En
Nouvelle-Zélande, Hillary est l’une des figures les plus prestigieuses de la
nation. Son visage énergique apparaît même sur les billets de 5 dollars »
p.45), Reinhold Messner (« le fameux alpiniste tyrolien qui est de
loin le plus grand grimpeur himalayen de tous les temps » p.150) et Chantal
Mauduit - qui avait dû être évaqué
d’urgence en 1995 (« l’effondrement complet de la célèbre alpiniste qui en
était pourtant à sa septième tentative de l’Everest sans oxygène. » p.290)
- pour ne citer que les plus connus.
Il nous fait entrer dans le monde des croyances tibétaines, monde sacré où l’on entre avec prudence (« Vous devez porter ce kata jusqu’au sommet de l’Everest, cela plaira à la divinité et vous protégera. » p.60) et se comporte selon certaines prescriptions (« De nombreux récits parlent de ces grimpeurs qui décidèrent de rester dans leur sac de couchage après avoir décelé dans l’air des ondes de mauvais augure, échappant ainsi à la catastrophe qui allait emporter leurs compagnons moins attentifs aux présages » p.93) voire aux interdictions liées aux relations sexuelles sur les pentes de l’Everest (Sagarmatha, la Déesse du ciel) ou de pratiques pour se concilier les dieux (l’élévation de chortens ou la participation à une cérémonie religieuse…).
Il nous fait part des maladies liées à l’altitude (« l’œdème
cérébral en haute altitude est moins fréquent que l’œdème pulmonaire mais son
issue est plus souvent fatale » p.158)
Il nous parle de la beauté du paysage et des phénomènes
climatiques : « Des troupeaux de cumulus couraient sous le
soleil, imprimant sur le paysage un tableau mouvant d’ombre et d’aveuglante
lumière » (p.158) ; « Dans la merveilleuse lumière du soleil à
son zénith, la pyramide du sommet de l’Everest brillait derrière le voile
intemittent des nuages. » (p.181) ou encore « La nuit avait une
beauté froide et fantomatique qui s’intensifiait à mesure que nous montions. Je
n’avais jamais vu autant d’étoiles dans le ciel. » (p.187)
Il nous fait entrer dans l’esprit des grimpeurs, ce
qui nous permet de comprendre un peu mieux leurs vraies motivations même si
chacun a ses propres raisons. On pénêtre dans un autre mode de fonctionnement
mental, dans un autre monde… L’auteur nous entraîne par palier successif
jusqu’au sommet de la montagne : chaque chapitre représente une
progression en altitude. Ainsi le chapitre 6 correspond au camp de base de
l’Everest (5365 mètres) et le chapitre 14 est une arrivée au sommet (8848
mètres) puis vient la descente.
Puis, parmi tous ces éléments, il y a l’histoire de la
tragédie, une histoire vraie, terriblement douloureuse et si bien écrite… par
un journaliste de talent !
3/ Il faut découvrir aussi le livre de Beck Weathers intitulé Laissé
pour mort à l’Everest parce que l’auteur faisait également partie de
l’expédition tout comme Jon Krakauer. Ils se sont donc cotoyés mais chacun a
avancé à son allure, ils n’ont donc pas vécu l’ascension de la même manière. De
plus, l’auteur n’avait pas les mêmes aptitudes physiques mais c’est un homme
d’une sacrée personnalité. Il a survécu au pire et sa personnalité incroyable l’a
poussé à se démener pour survivre et rejoindre le camp avec une vision
très très alterrée. L’histoire de Beck Weathers relate notamment sa passion pour
la montagne mais aussi l’histoire de sa famille, ses relations avec sa femme
parfois sous forme de dialogue, son drame en altitude, son retour auprès des
siens, et la nouvelle réalité qui s’impose à lui. Un homme bon, courageux prêt
à changer pour retrouver l’amour de sa famille. Son cas personnel est unique
dans la littérature de l’aventure et nous éclaire de manière simple sur son
parcours, sa personnalité, ses erreurs, sa volonté et ses qualités humaines. Il
nous livre un passage important, me semble-t-il, pour tous ceux qui veulent
comprendre l’esprit des alpinistes : « J’ai également découvert à
quel point je me plaisais en compagnie des alpinistes. Ils possédaient certains
traits en commun que j’admirais. Par exemple, l’alpinisme de très haute altitude
engendre des douleurs physiques multiples et à peu près inévitables. Mais vous
entendrez rarement les grimpeurs se plaindre. Ce sont souvent des personnalités
très déterminés, qui connaissent généralement la réussite dans leur domaine
professionnel, quel qu’il soit.
L’ascension de ces grosses bosses exige une bonne dose
d’efforts et de maturité psychologique. Les dons naturels ne suffisent pas. Il
faut apprendre la technique. Et prendre du plaisir à se retrouver dans des
situations face auxquelles on ne sait pas toujours comment on réagira. C’est
l’un des aspects les plus étonnants de l’alpinisme en très haute montagne. même
les meilleurs ne savent jamais vraiment s’ils vont réussir. A chaque fois, vous
vous remettez en question. Vous espérez que vous allez vous comportez
décemment, ne pas vous effondrer, ne pas perdre courage, et donner tout ce que
vous avez. » (p. 206-207)
4/ Cette catastrophe a fait l’objet d’un film intitulé EVEREST (Universal
studios 2015) : « Inspiré d’une désastreuse tentative d’ascension de la
plus haute montagne du monde, EVEREST suit deux expéditions distinctes,
dirigées chacune par Rob Hall et Scott Fischer qui se retrouvent confrontées
aux plus violentes tempêtes de neige que l’homme ait connues. luttant contre
l’extrême sévérité des éléments, le courage des grimpeurs est mis à l’épreuve
par des obstacles toujours plus difficiles à surmonter alors que leur rêve de
toute une vie se transforme en un combat acharné pour leur salut. » (Synopsis
du film, duréee 1h56 env.)
Le film apporte une nouvelle dimension à l’histoire grâce à
son côté visuel qui nous fait entrer de plein fouet dans le contexte de la
montagne sous des conditions climatiques abominables. On découvre les
personnages de l’histoire selon leurs traits physiques, leur âge, leur
origine..: on les voit, on essaie de les comprendre et on les reconnait sur les
pentes de la montagne ou dans les camps. On vit leur colère, leur désespoir,
leur soufrance, leur épuisement voire leur agonie… On s’aperçoit que la Nature
est toute puissante et peut se révéler cruelle… et que l’aventure humaine aussi
belle qu’elle soit peut se révéler dramatique. Pourtant, les aventures
démarrent toute dans une belle disposition d’esprit pour finir normalement en
éclat de joie…
Drawings : Catherine Pulleiro
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