jeudi 31 octobre 2013

France : images de la Vierge Marie !

Les routes nous amènent vers des villes ou des villages et le passage vers le lieu de culte tels que l'église, la cathédrale, la basilique ou la collégiale... devient presque incontournable ! Au cours de mes petits voyages, j'ai pu découvrir des statues magnifiques de la Vierge Marie. Je suis cependant loin d'avoir fait le tour du sujet mais j'aimerais vous présenter ici quelques unes de mes photographies avec des extraits sélectionnés du livre de Christine Barrely, intitulé "Le petit livre de Marie", paru aux éditions du Chêne. Il est vraiment de toute beauté.
 
La photo présentée ci-contre a été prise à Saint-Pierre de Bailleul, dans les environs de Vernon (département de l'Eure). La Vierge Marie se trouve sur une petite chapelle qui lui est consacrée. Elle n'a que le ciel pour toit et subit les aléas du temps. Elle est élégante et fine. Surprenante et magnifique ! 
 
 
L'Annonciation
 
"La scène de l'Annonciation, relatée dans l'évangile de Luc, se déroule à Nazareth, un modeste village agricole de Galilée. Marie venait de se fiancer à Joseph. [...] Un jour, elle se trouvait seule à la maison quand un inconnu lui apparut et lui dit qu'elle avait été choisie entre toutes les femmes. Elle resta interloquée et sans doute un peu effrayée, mais l'inconnu, qui n'était autre que l'ange Gabriel, la rassura : "N'aie pas peur, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu." Puis Gabriel lui annonça qu'elle allait tomber enceinte et avoir un fils qu'elle devrait nommer Jésus. Il précisa que l'enfant jouerait un rôle très important : il recevrait le trône de David et régnerait pour toujours. Marie se mit à douter, car elle savait bien qu'elle était vierge. Gabriel lui expliqua alors que le Saint-Esprit allait descendre sur elle et que Dieu allait faire un miracle, la rendre enceinte tout en restant vierge..." C'est pourquoi l'enfant qui naîtra sera appelé Fils de Dieu", conclut-il. Mais quand Marie raconta à Joseph ce qui lui était arrivé, il fut bouleversé et pensa à rompre les fiançailles. Seul un ange, qui lui apparut en songe et lui confirma que la grossesse venait de Dieu, le persuada d'officialiser le mariage." (Le petit livre de Marie, Christine Barrely, Ed. du Chêne, page 16)
 
La photo ci-dessus est une statue de la Vierge très raffinée qui se trouve à l'intérieur de l'église Notre-Dame de l'Assomption à Auvers-sur-Oise (95). Les fidèles viennent la prier pour que leur vœu s'exauce...
 
La Nativité
 
"La naissance de Jésus est le premier épisode majeur des évangiles de Matthieu et de Luc. Ces textes racontent que Joseph prit Marie chez lui comme son épouse, tout en acceptant qu'elle reste vierge. Peu avant le terme de la grossesse de la jeune femme, l'empereur  romain promulgua un décret ordonnant le recensement des habitants de l'Empire. Pour ce faire, chacun devait retourner dans le berceau de sa famille pour ce faire inscrire sur les listes. Joseph était originaire de Bethléem, en Judée. Le couple quitta donc Nazareth. [...] Epuisée par le voyage, Marie sentit les premières contractions arriver. La  naissance approchait. Joseph installa une couche sommaire avec de la paille, et Marie mit son enfant au monde, seule, sans l'aide coutumière de femmes plus âgées. Elle prit elle-même le bébé, l'emmaillota dans des langes et le coucha dans une mangeoire sommairement transformée en berceau. L'enfant miraculeux que l'ange Gabriel avait annoncé était né. Ils l'appelèrent Jésus". (Le petit livre de Marie, Christine Barrely, Ed. du Chêne, page 22)  
 
La photo ci-dessus représente une Vierge à l'Enfant magnifique qui se trouve dans la basilique Saint-Remy à Reims. C'est une Vierge au vœu ! Les femmes qui souhaitent un enfant viennent la prier. La photo a été prise le 22 août 2010.
 
Le  bleu marial
 
"Le bleu est la couleur de Marie depuis le XIe et XIIe siècle. Auparavant, à l'exception des Egyptiens qui associaient cette couleur à l'au-delà, le monde antique valorisait plutôt le rouge et le pourpre, symboles de richesse et de puissance. Puis les progrès des procédés de teinture ont permis de fabriquer des bleus plus vifs et plus résistants. Cette couleur, froide et impénétrable à l'image du bleu céleste, a pris de la valeur et commencé peu à peu à prendre le pas sur les rouges et les jaunes. L'église choisit alors d'en revêtir Marie, en s'éloignant ainsi des rouges byzantins. Avec le blanc virginal, qui est l'absence de couleur, le bleu du ciel, appelé désormais bleu marial, figure la proximité avec Dieu et symbolise la pureté et la transparence. On lui associe donc naturellement le spirituel et l'immatériel, comme le font d'ailleurs d'autres cultures [...] A la Renaissance, le bleu affecté à la Vierge devient plus clair, plus pâle, à l'image de la tendresse de plus en plus marquée que les artistes veulent traduire. Dans les images pieuses, on affecte systématiquement au manteau de Marie le bleu ou le blanc, symbole de sa pureté. Parfois, on y ajoute une robe ou une tunique rouge pour évoquer le sang versé par le Christ." (Le petit livre de Marie, Christine Barrely, Ed. du Chêne, page 44) 
 
La photo de ce joli petit vitrail représentant une Vierge à l'Enfant a été prise dans une petite chapelle abandonnée du cimetière du Montparnasse (3 boulevard Edgar-Quinet, Paris 75014), le 3 juin 2012. La Vierge apparaît avec un manteau bleu !
 
La vénération de Marie
 
"La lecture des évangiles et des Actes des Apôtres montre que Marie n'occupait pas une place privilégiée chez les premiers chrétiens. A partir du IIe siècle, il devint courant de mentionner que Jésus était "Fils de Dieu et né de Marie". Aux environs de 165, Justin fut le premier à appeler Marie "la Vierge". Au début du IIIe siècle, Marie commença à être mise en avant, et quelques prières lui sont déjà adressées. Son culte se répandit au siècle suivant, surtout en Orient. Au début du Ve siècle, le débat fit rage de savoir si l'on pouvait appeler Marie la "Mère de Dieu". Le concile d'Ephèse trancha en 431, et la fête de "Marie, Mère de Dieu" fut fixée peu après au 1er janvier. La vénération de Marie prit une importance considérable à partir du Moyen-Age. Chapelles, abbayes et cathédrales lui furent consacrées. De grandes figures catholiques affirmèrent leur dévotion à Marie, tels que Bernard de Clairvaux, Thérèse d'Avila, Jean de la Croix, ou les papes Paul VI et Jean Paul II." (Le petit livre de Marie, Christine Barrely, Ed. du Chêne, page 38)
 
La photo présentée ici nous montre la Vierge Marie en tenue blanche avec une ceinture bleue. Elle serait apparue ainsi à Bernadette Soubirous à Lourdes. Cette statue a été prise à l'église Notre-Dame de l'Assomption à Auvers-sur-Oise (95).
 
L'Ave Maria
 
"Avec le Pater Noster (Notre Père), l'Ave Maria est la prière la plus récitée par les catholiques. Elle reprend en les associant le fameux "Je vous salue Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous", en latin "Ave Maria, gratia plena...", qu'aurait prononcé l'ange Gabriel quand il annonça à Marie sa grossesse miraculeuse, et le salut d'Elisabeth à Marie, qui lui rendait visite. Cette première partie de la prière est une invocation qui reprend en quelque sorte le récit de l'Evangile de Luc. Elle est prononcée par les chrétiens depuis le IVe siècle ou le Ve siècle, et reconnue aussi bien par les catholiques que par les orthodoxes. Cette prière est devenue usuelle au Moyen-Age, notamment sous l'impulsion des moines dominicains. La seconde partie, qui fait référence à "Marie, Mère de Dieu", fut composée au début du XVIe siècle pour un bréviaire et appartient strictement à la liturgie catholique. C'est une demande d'intercession et une supplication à la Vierge. Récité en cinq séries de dix, l'Ave Maria fait partie du rosaire. Longuement psalmodiée par les fidèles, cette prière a inspiré de nombreux musiciens classiques. Les Ave Maria de Schubert, Gounod et Bach sont parmi les plus belles compositions de musique sacrée". (Le petit livre de Marie, Christine Barrely, Ed. du Chêne, page 56)
 
 
Je vous salue Marie
 
Je vous salue Marie, pleine de grâces,
le Seigneur est avec vous,
vous êtes bénie entre toutes les femmes
et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvre pêcheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen.
 

dimanche 27 octobre 2013

Auvers ou l'adieu à Van Gogh !

Direction le département du Val d'Oise (95) près de Paris pour une raison bien précise : je voulais savoir où reposait Vincent Van Gogh ! C'est un grand privilège de pouvoir se rendre sur la tombe d'un aussi grand peintre. J'ai appris qu'il était enterré à Auvers-sur Oise, je n'en savais pas plus. Je pris donc ma voiture au hasard des routes, j'étais bien décidée de finir ma journée un peu moins bête... Il est très facile de se rendre à Auvers-sur-Oise au départ de Paris : il suffit de se rendre à la gare du Nord et en moins d'une heure vous y êtes ! C'est très impressionnant de savoir que l'on va se rendre dans un lieu qui a été fréquenté par Van Gogh et d'autant plus de savoir que l'on va le "rejoindre".
 
Le chemin est une initiation car vous vous l'imaginez, vous pensez à ses œuvres, vous faites un peu le bilan dans votre tête de ce qu'il a fait et laissé derrière lui. Même si vous n'avez pas un énorme savoir, vous assemblez les diverses connaissances que vous avez pu glaner au cours de votre vie. On pense forcément aux musées nationaux parisiens notamment au musée d'Orsay. La peinture présentée ici a été réalisée en 1890 et s'intitule "la pluie". Elle se trouve sur l'un des murs extérieurs du cimetière... La croix ci-contre, joliment travaillée, figure dans le cimetière...
 
 Je pensais aussi au réalisateur japonais Akira Kurosawa qui était un admirateur de Van Gogh. Il lui a rendu hommage dans son chef d'œuvre "Rêves" (Yume, 1990), une série de huit épisodes puissants dont l'un évoque le souvenir de Van Gogh. J'ai pu aussi m'en rendre compte lors de l'exposition de ses dessins (story-boards) à l'occasion du 150e anniversaire de la signature du traité d'amitié franco-japonais au Petit Palais (Paris) en 2008. L'article du journal gratuit Direct Matin daté du 5 novembre indiquait ceci : "Le Petit Palais propose notamment une rétrospective des dessins du cinéaste Akira Kurosawa. Ils avaient déjà été montrés au Festival de Cannes, mais c'est la première fois qu'un aussi grand nombre de pièces sont rassemblés. Ces dessins étaient autant un travail préparatoire pour ces films - pour définir en détail les cadrages, les costumes et les accessoires d'une scène - que des œuvres autonomes. D'une force expressive intense, les créations de Kurosawa dévoilent des couleurs ardentes." Ces deux noms célèbres résonnaient donc  dans ma tête et je revoyais les œuvres éclatantes de Kurosawa réalisées avec toute une gamme de matériel (crayons, aquarelle, feutres, pastels, stylos...) offrant une palette de couleurs formidables. C'était époustouflant de réalisme et de vie ! Tout au plus, je connaissais son goût pour l'art (lire son livre "Comme une autobiographie" paru aux éditions des Cahiers du cinéma, 2007) mais je ne savais pas qu'en amont de ses films, il élaborait un travail artistique. 
 
 
 
 
Sur les pas de Van Gogh, on visite l'auberge Ravoux : il y habita et y mourut dans sa chambre. Pour 6 euros, vous pourrez visiter sa chambre. L'auberge a gardé sa tradition de café d'artiste. Aujourd'hui, on peut y manger à partir de 27 euros. En poursuivant son chemin par la rue Daubigny, on arrive à l'église Notre-Dame d'Auvers-sur-Oise qui a été immortalisée par l'artiste. Ne manquez pas de la visiter car l'intérieur a beaucoup de charme. On y remarquera 3 statues de la Vierge d'une grande délicatesse, la statue de Sainte-Thérèse ainsi que la statue en bois de Saint-Antoine de Padoue : sur les murs on notera de nombreuses plaques gravées comme celle-ci "J'ai prié la Bonne Vierge d'Auvers-sur-Oise. J'ai été exaucé. Reconnaissance et affection. Mars 1903."  En passant par l'arrière de l'église, vous trouverez une route qui monte (la rue Emile Bernard) en direction des champs et d'un petit cimetière. Cette montée est aussi une étape importante (si vous la faites à pied), un parcours qui vous présente tout d'abord le ciel, puis les champs et enfin les murs du cimetière. Vous vous transformez déjà "en Van Gogh" partant à l'assaut de la campagne car l'horizon des champs s'offre à vous de toutes parts. Il y a une sorte d'authenticité et de simplicité du lieu qui va de pair avec le peintre. Les portails en fer du cimetière semblent anciens mais légers dans leur aspect. Celui présenté ci-dessous est un portail annexe.
 
 
Puis, on découvre la tombe de Van Gogh et de son frère Théo le long d'un mur. Aucune extravagance particulière, juste un feuillage de lierre qui recouvre la tombe comme un grand dessus-de-lit et deux plaques inscrites en pierre. Les deux frères étaient très liés. Théo meurt 6 mois après Vincent. La femme de Théo, Johanna fera le nécessaire pour que les toiles de Van Gogh soient reconnues en Hollande et publiera leurs correspondances en 1914. Van Gogh n'aura pas vécu longtemps à Auvers-sur-Oise puisqu'il quitte Saint-Rémy-de-Provence en mai 1890 et le 27 juillet de la même année, il se suicide. 
 
 
 
Van Gogh était pourtant content d'arriver dans ce village rural : "Auvers est bien beau, beaucoup de vieux chaumes, entre autres, ce qui devient rare, réellement c'est gravement beau, c'est de la pleine campagne caractéristique et pittoresque." Van Gogh aura vécu environ deux mois à Auvers et effectué un travail acharné produisant de nombreuses toiles et dessins : "Au sommet de sa maîtrise artistique, Vincent va alors décrire dans ses œuvres la vie de cette petite commune, sa vie paysanne, son architecture. D'une grande force expressive, ses coloris acquièrent, sous la lumière d'île-de-France, un regain de vivacité et de fraîcheur." (Ecrit publié par le Festival d'Auvers-sur-Oise).
 
 
 
Formidable transition pour vous invitez à prendre les routes départementales du parc naturel régional du Vexin français et découvrir les environs plats ou vallonnés. Suivons les pas de Van Gogh, prenons-nous un peu pour lui, exerçons notre regard tel qu'il a pu le faire en divers endroits de la région ! Auvers est à l'orée du parc naturel... Longez le cimetière, passez la Ferme des poules (élevage en plein air), prenez la route D 928 en direction d'Hérouville, admirez le paysage, prenez la D 927 en direction de Vallangoujard et perdez-vous dans la région, visitez les villages... Les photos ci-dessous ont été prises en mai 2012, on peut observer les champs de blé d'un vert intense tandis que celles au-dessus laissent voir des champs non cultivés...
 
 
 
Les photos ci-dessous ont été prises le 15 juin 2011, elles nous laissent découvrir des champs de blé d'une couleur éclatante. Celle, juste au-dessous, a été prise juste en face du cimetière.
  

 
Puisque j'ai commencé avec un parallèle sur Akira Kurosawa, j'aimerais terminer par cette photographie prise du cimetière, offrant une belle vue extérieure. C'est l'image d'une ouverture, d'une promesse d'éternité tel que l'avait imaginé le cinéaste dans son film "L'ange ivre" (Yodoire Tenshi, 1948). La scène finale tragique et magnifique à la fois se termine sur une ouverture : celle d'une porte qui s'ouvre vers le ciel et des vêtements battant au vent alors que le ganster mortellement blessé se hisse difficilement vers l'extérieur avant d'aller s'effondrer à quelques pas sur le vieux balcon en bois.   
 
 

jeudi 24 octobre 2013

Asnières et le cimetière des chiens !

Allons faire une visite peu commune à quelques pas de Paris dans un lieu reposant et insolite où les gens viennent se recueillir sur la tombe de leur animal de compagnie. Ce lieu arboré se trouve en bordure de Seine à Asnières, au Nord-Ouest de Paris (Pont de Clichy). Il s'agit du Cimetière des chiens mais on y trouve aussi d'autres animaux domestiques : des chats, des oiseaux, des chevaux, des singes...
 
 
L'entrée est assez imposante avec son immense portail pensé par Eugène Petit. A quelques pas derrière, on découvre un monument en pierre dressé à la gloire du Saint-Bernard Barry, un chien qui a vécu au début du XIXe siècle et a appartenu aux moines de l'hospice du grand Saint-Bernard. La légende dit qu'il aurait sauvé la vie à 40 personnes avant d'être abattu par la 41e...  A quelques mètres de là, se dresse un autre témoin du lien qui unit les hommes et les animaux, un monument érigé en 1912 à la mémoire des chiens policiers victimes du devoir. Le cimetière accueille aussi des chiens célèbres comme Rintintin que nous avons bien connu dans un feuilleton télévisé en encore le Prince of Wales qui s'est distingué 406 fois sur les planches du Théâtre du Gymnase en 1905 et en1906. Mais ce n'est pas tout ! Il y a Kroumir, le chat d'Henri de Rochefort et d'autres animaux ayant appartenus à Camille Saint-Saëns, Courteline, Sacha Guitry etc. Le Guide touristique de la ville précise cependant : "Mais le cimetière d'Asnières ne serait rien sans la multitude des anonymes, chiens, chats, oiseaux, lapins, tortues, souris, hamsters, poissons, chevaux et même singe, gazelle, fennec, maki, dont les sépultures richement sculptées ou simplement fleuries témoignent de l'affection de leurs maîtres."
 
Je passais donc par les allées observant une à une les différentes sépultures avec leurs décorations et leurs messages gravés afin d'essayer de comprendre le lien fort qui avait pu unir l'animal et son maître. Je trouvais cela tellement beau et incroyable ! Cette compassion qui s'étendait au-delà du monde des humains me semblait exceptionnelle. Malheureusement, je n'arriverai pas à saisir les mystères de leur amour réciproque, je remarquais juste quelques détails concrets à travers des mots et des objets déposés là, à la vue de tous. Certaines tombes avec la statue complète de l'animal m'impressionnait au plus haut point. L'animal était transposé là grandeur nature comme s'il avait trouvé une seconde vie... Je participais presque à cette nouvelle existence ! J'en étais le témoin vivant... On se faisait face et on se regardait... 

 
Le cimetière protégé par la nature (arbres, buissons) est un endroit calme qui accueille quelques chats errants  nourris par une association. Si vous regardez bien vous verrez par-ci par-là quelques petites maisons en bois aménagés spécialement pour eux. Vous aurez peut-être la chance de les voir au détour d'une tombe, endormis dans une vasque ou tout simplement assis sur une sépulture. Ils sont assez farouches alors ne les approchez pas de trop  près si vous voulez les photographier.

 
 
"La Mairie d'Asnières-sur-Seine est aujourd'hui propriétaire et gestionnaire du cimetière qui compte officiellement 869 concessionnaires de la France entière et quelques-uns de l'étranger pour rendre un dernier hommage à leur compagnon."
 

Le cimetière est ouvert tous les jours, sauf le lundi. Horaires d'été de 10h à 18h du 16 mars au 15 octobre. Horaires d'hiver de 10h à 16h30 du 16 octobre au 15 mars. Le cimetière est fermé durant les jours fériés, sauf le 1er novembre. A la sortie du cimetière, vous avez une promenade en bordure de Seine qui vous mène jusqu'au port de plaisance Van Gogh.



 

jeudi 17 octobre 2013

Giverny, la perle de Claude Monet !

 

Direction la Normandie (département de l'Eure) pour aller visiter une maison d'artiste avec ses deux jardins, un vrai bijou à l'image de son ancien propriétaire, le peintre de l'impressionnisme, Monsieur Claude Monet. Au départ de Paris, la route est facile et rapide pour ceux qui veulent y aller en voiture ou en autocar. Il y a aussi le train au départ de la gare Saint-Lazare qui va jusqu'à Vernon mais vous devrez ensuite trouver un bus pour la campagne... Ne vous inquiétez pas car l'endroit est touristique et les bus sont fréquents pour le petit trajet Vernon-Giverny. Si vous disposez d'un véhicule, c'est l'idéal car vous pourrez visiter les alentours, prendre des photos de champs de colza d'un jaune éclatant. Je vous conseille de quitter l'autoroute avant la ville de Vernon, vous aurez ainsi une mise en bouche de la région et traverserez des petites villes avec leur vieille église installées entre collines et voie ferrée.

 
L'intérêt de la maison de Claude Monet et de ses jardins est vraiment multiple. Je ne sais pas par où commencer ! Je l'ai visitée plusieurs fois à des années différentes. J'y ai emmené des amis, de la famille... La première fois, on veut tout visiter, surtout la maison pour entrer en intimité avec le peintre. On découvre les pièces, toutes très différentes : la salle à manger, la cuisine, les chambres, son atelier orné de tableaux. C'est très impressionnant de savoir qu'on est dans la maison de Claude Monet, on s'en excuserait presque d'entrer chez lui comme un intrus. Je crois d'ailleurs l'avoir fait à mon retour du Japon car là-bas c'est la coutume de s'annoncer en rentrant tout en s'excusant. De plus, je savais que Monet était passionné par le Japon et adorait les estampes japonaises : l'époque était peut-être au Japonisme...
 
En tout cas, les murs de sa maison (l'escalier, les chambres) regorgent de sublimes estampes. Chez lui, on se retrouve vraiment à la croisée des chemins entre la France et le Japon. Je n'ai jamais rencontré de meilleurs lieux intimes en France qui rassemblent au mieux ces deux cultures. En plus, elles trouvent leur existence à travers Claude Monet : c'est vraiment magnifique de pouvoir se rendre compte de la façon dont il a agencé sa passion dans ce lieu très français.
 
J'aimerais maintenant vous parler de la vie de Claude Monet car elle va nous éclairer sur son parcours personnel et artistique, mais aussi de son choix de vivre à Giverny dans cette maison qu'il a tant aimée. Pour cela, je vais emprunter quelques lignes au magnifique livre intitulé "Album d'une vie" de Florence Gentner publié aux éditions du Chêne. Il se présente comme un album de photos en noir et blanc avec une couverture bleue matelassée. Juste de l'autre côté de la couverture, on découvre un motif de fleurs blanches sur fond or qui couvre les deux pages rectangulaires (même motif pour les deux dernières pages du livre). C'est très raffiné ! Le livre se présente comme un album de famille rassemblant des photos anciennes incroyables de lui, de ses proches, de ses amis, de ses connaissances etc. C'est un vrai trésor d'avoir ça chez soi ! Les seuls documents en couleur sont évidemment ses tableaux... Les textes courts très ciblés sont très intéressants : extraits de correspondance, propos recueillis de l'artiste, phrases explicatives etc. Sur la photo ci-dessus, de gauche à droite se trouvent Madame Kuroki, Monet, Lily, Blanche et Georges Clemenceau. Pour la date, ce serait en 1921.  
 
 
Claude Monet est né le 14 novembre 1840 à Paris. Il a vécu sa jeunesse au Havre et se dit indiscipliné de naissance mais il est déjà très doué en dessin. A quinze ans, il était connu de tout Le Havre comme caricaturiste. Cependant, il décide de retourner à Paris pour apprendre et devenir peintre. Mais il doit accomplir son service militaire et part pour deux ans en Algérie (1861-1862). Ces années lui plaisent, il dessine et peint pendant ses loisirs. De retour à Paris, il continue à peindre et rencontre des artistes... Il se marie le 28 juin 1870 avec Camille qui lui donnera deux garçons (Jean né en 1867 et Michel né en 1878). En 1871, il voyage en Hollande et trouve chez un marchand un lot d'estampes japonaises qu'il achète. Il habite à Argenteuil, puis à Vétheuil en bord de Seine. En 1879, sa femme est gravement malade et décède. Il dira : "Je suis accablé, ne sachant comment me retourner, ni comment je vais pouvoir organiser ma vie avec mes deux enfants." Il habite à Poissy (1882) et passe l'été à Pourville avec Alice Hoschedé qui a 6 enfants.
 
 
 
 
En mai 1883, il part pour Giverny et dira : "Je suis dans le ravissement. Giverny est un pays splendide pour moi." ... "Nous nous sommes tous mis au jardin ; je bêchais, plantais, sarclais moi-même ; le soir les enfants arrosaient.". En 1891, Ernest Hoschedé décède. L'année suivante, Monet se marie avec Alice et passe une vie de famille à Giverny.


En 1895, il part peindre en Norvège et dira : "J'ai fait des balades de quatre jours en traîneau.". Puis, il séjourne à plusieurs reprises à Londres pour peindre. Il emmènera Alice à Venise (1908). Malheureusement, sa femme décède (1911). Malgré sa lourde peine, il pense qu'il est bien obligé de reprendre les pinceaux. En 1914, c'est son fils aîné Jean qui décède. En 1920, malgré sa vue qui s'en va chaque jour un peu plus il s'occupe énormément de son jardin : "Cela m'est une joie et, par les beaux jours que nous avons eus, je jubile et admire la nature ; avec cela, on n'a pas le temps de s'ennuyer, et puis la santé est toujours bonne, ce qui est beaucoup à mon âge". Il a alors 80 ans.



 
 A propos des nymphéas, il dira : "J'ai mis du temps à comprendre mes nymphéas. Je les avais plantés pour le plaisir, je les cultivais sans songer à les peindre... Un paysage ne vous imprègne pas en un jour... Et puis, tout d'un coup j'ai eu la révélation des féeries de mon étang. J'ai pris ma palette... Depuis ce temps je n'ai guère eu d'autre modèle." Il écrira une lettre à Gustave Geoffroy, le 11 août 1908 sur laquelle se trouvent ces phrases : "Sachez que je suis absorbé par le travail. Ces paysages d'eau et de reflets sont devenus une obsession. C'est au-delà de mes forces de vieillard, et je veux cependant arriver à rendre ce que je ressens. J'en ai détruit... J'en recommence... et j'espère que de tant d'efforts, il sortira quelque chose...".

 
 
 
 

En 1922, il dit qu'il doit renoncer à son travail car il n'y voit plus grand chose mais souligne sa bonne santé. En 1923, il subit une opération des yeux (la cataracte) à Neuilly. En 1924, il essaie des lunettes avec des verres Zeiss qu'il trouve bien, si bien qu'il découvre ses Décorations (la Série des Nymphéas) sous un autre jour (elles ne lui plaisent plus) et manque d'annuler sa donation à la Direction des Beaux-Arts. Claude Monet est heureux, il voit bien et redouble d'énergie pour continuer son travail. En 1926, les Grandes Décorations sont terminées et peuvent être déplacées. Elles seront inaugurées au musée de l'Orangerie (jardin des Tuileries à Paris) le 17 mai 1927. Claude Monet ne pourra malheureusement pas y assister car il décèdera le 05 décembre 1926 d'une sclérose pulmonaire. Il sera inhumé le 08 décembre 1926 dans l'enclos paroissial de l'église Sainte-Radegonde à Giverny.






 
Les possibilités de belles photographies dans les deux jardins sont multiples. On peut jouer sur les lumières ou prendre de belles fleurs colorées. On peut chercher les détails dans toutes choses etc. Ce n'est que du bonheur pour les photographes amateurs ou professionnels ! Les photos présentées ici ont été prises par mes soins au cours de mes différentes visites. La photo en noir et blanc de Monet assis sur son banc se trouve dans les toilettes du jardin en affiche grand format. Il vous suffira d'un clic pour l'avoir dans votre boîte magique. Celle où il se trouve en famille a été achetée à la boutique de souvenirs de la maison mais vous la retrouvez aussi dans son livre.
 

 
 
 
Giverny a tout pour plaire... Si vous souhaitez y aller un week-end, vous avez de nombreuses chambres d'hôte dans les environs, en pleine campagne. A Giverny, l'ensemble des visites culturelles se situe sur une seule route, celle de la maison de Claude Monet. D'un bout à l'autre, d'un côté l'église et de l'autre la maison de l'artiste. Au centre, on notera le musée américain qui offre des expositions temporaires exceptionnelles de photos ou de peintures et propose une boutique de vente de livres, de cartes postales très sympathique. Puis, vous trouverez des petites boutiques charmantes pour ce qui concerne la maison (savons, fleurs artificielles, serviettes de table, couverts, bougies etc.). Vous pourrez vous arrêter dans les ateliers d'artiste de plus en plus nombreux. L'endroit est vraiment propice à la détente car vous trouverez des terrasses de café, des salons de thé, des restaurants etc. De quoi lire et se cultiver à merveille ! Les balades à pied ou à vélo peuvent aussi se révéler très instructives...
 

 
                                                  
                                                   "je n'ai rien de spécial
                                                           à vous offrir
                                                    juste une fleur de lotus
                                                       dans un petit vase
                                                  à contempler longuement".
 
                                                            Waka de Ryokan
                                      (Moine errant et poète né au Japon en 1758)
       

mardi 15 octobre 2013

Trouville-sur-Mer, simple et unique !

En route pour la Normandie (département du Calvados), en bord de mer ! Direction la station balnéaire de Trouville-sur-Mer... Chouette ! Au départ de Paris, pas de soucis, un train nous attend à la Gare Saint-Lazare et filons vers le grand horizon, celui qui ramène le ciel et l'océan sur une même ligne horizontale à des centaines de mètres d'est en ouest, ou de droite à gauche, si vous préférez ! De quoi respirer, souffler de grands bols d'air et reproduire les premiers trajets des vacanciers parisiens qui souhaitaient se reposer loin de la capitale dès la première moitié du XXe siècle. Certes, nous ne sommes plus ni à l'époque des femmes en robes amples jusqu'aux pieds ni au temps des grandes combinaisons de style long caleçon pour s'installer sur la longue étendue de sable mais plutôt à la génération des bikinis et je dirai même des "Itsi Bitsi petit bikini" comme nous le chantait si bien Dalida tout en se trémoussant...
 
Bref, nous arrivons à la station finale qui indique "Trouville-Deauville". La première fois, je vous l'avoue, j'ai eu un petit choc... Mais où est donc passée la station de Trouville-sur-Mer ? Je veux aller à Trouville, et pas à Deauville ! Oui, je sais, c'est un peu bizarre ! Deauville est vraiment  beaucoup plus chic avec sa grande plage, sa promenade rappelant des noms de stars célèbres et son magnifique casino. Mais tel un enfant entêté, je tenais à  voir Trouville. Facile mais il fallait le savoir ! Il suffisait de passer un petit pont en béton à quelques mètres de la gare et on arrivait à Trouville-sur-Mer. Si vous restez de l'autre côté, vous êtes à Deauville ! Pas de grandes différences à première vue mais juste un petit pont qui délimite la "frontière" entre les deux villes.
 
Ouf, je suis sauvée ! Alors, parlons de l'effet Trouville ou plutôt allons directement à l'hôtel qui s'appelle "La Maison Normande" classé deux étoiles presque juste en face de la mer. Un grand hôtel rustique avec sa magnifique façade à colombage et des chambres bien tenues avec possibilité de recevoir son petit-déjeuner au lit. Certaines chambres possèdent même une cheminée, ce qui donne un caractère très sympa à la pièce. Chaque chambre a son style : bleu et blanc pour ceux qui cherchent  le côté marin du lieu (ne vous en faites pas, le chant des mouettes est garanti au petit matin) ; tapisserie rouge carmin pour s'évader dans une autre galaxie ; tapisserie classique aussi etc. Ne vous perdez pas dans les étages car les escaliers tournent dans tous les sens et arrivent sur des petits paliers... Un vrai petit manoir qui peut paraître inquiétant la nuit entre les grincements du parquet et les portes des chambres qui peuvent claquer.
 
A Trouville-sur-Mer, je m'imprègne de la simplicité du bord de mer, de son côté un peu sauvage et j'aime regarder les chalutiers qui reviennent de la pêche, poursuivis par  une nuée de mouettes qui tournoie juste au-dessus du bateau. Le tableau est plus qu'intéressant pour une fille de la ville ! Trouville nous rappelle aussi deux grands écrivains : Marguerite Duras (un escalier menant à la mer porte son nom) qui a habité ici et Marcel Proust qui est venu plusieurs fois séjourner à l'Hôtel des Roches Noires (une plaque nous le signale). Il est donc possible de faire des promenades méditatives sur les traces de ces deux grands auteurs ou de vous plonger dans votre propre littérature à n'importe quelle heure de la journée. De plus, à marée basse, c'est très agréable car les parcours sont beaucoup plus nombreux et les découvertes peuvent être amusantes...
 

Tout comme Deauville, Trouville a sa promenade en bois mais de façon plus modeste. Ne manquez pas les marchands de poissons et de crustacés ! Vous découvrirez d'énormes tourteaux cuits, des homards vivants, de larges araignées cuites, des gambas sauvages, de grosses pinces de crabe, des coquilles Saint-Jacques, des oursins etc. C'est tout un apprentissage sur la nature marine... pour une fille de la ville ! Puis, il y a les restaurants de fruits de mer qui vous attendent à deux pas mais aussi les nombreuses crêperies. Le marché de Trouville est ordinaire mais il est bon d'aller à la rencontre des habitants pour découvrir leurs traits de visage, leur corpulence ou leurs mains afin de se rapprocher un peu plus des mystères de la côte normande...