jeudi 5 octobre 2017

North American Indians (Indiens d'Amérique du Nord) Part 1



 Tous les dessins (sauf Sitting Bull) ont été réalisés à partir des photos d’Edward Sheriff Curtis (1868-1952) présentées dans son livre L’Amérique Indienne publié chez Albin Michel (Terre Indienne) en 1992 et dans le livre The life & Art of the North American Indian de John Anson Warner publié chez Hamlyn en 1975. Il est possible de découvrir  Edward Curtis à travers sa biographie intitulée L’attrapeur d’ombres – La vie épique d’Edward S. Curtis écrite par Timothy Egan. Puis, en anglais (américain), n’oublions pas l’imposante œuvre en 12 volumes d’Edward S. Curtis, North American Indians, Norwood Mass, 1922. Et si vous allez aux Etats-Unis, vous pourrez découvrir ses photographies dans des expositions qui lui font encore honneur…

Gouverneur de San Juan, Pueblo
Si l’on veut suivre la vie d’un indien, on peut lire l’autobiographie passionnante de John Fire Lame Deer « En quête d’une Vision », De mémoire indienne, publiée en format Pocket en 2009, on y découvre pleins de détails sur son parcours, sa pensée, son peuple, ses joies, ses peines, ses déboires etc.
Synopsis du livre – « Né dans une réserve du Dakota au début du XXe siècle, Tahca Ushte, alias John Fire Lame Deer, a vécu mille vies. Tour à tour clown de rodéo, soldat, peintre, berger, chanteur, il est avant tout un homme-médecine. Gardien de la spiritualité et des traditions de son peuple sioux, il livre dans ces mémoires un témoignage empli de sagesse, de sensibilité et d’humour. Un chant de résistance face à la culture imposée par les Wasichus – les Blancs. »


Il y a aussi un petit livre très intéressant intitulé « Pieds nus sur la terre sacrée » qui est un reccueil de textes rassemblés par T.C. McLuhan, éditions Folio sagesses, sorti en 2015. Quelques mots sur l’auteur et le livret : « C’est la découverte de l’œuvre du photographe Edward S. Curtis (1868-1952), The North American Indian, qui conduisit T.C. McLuhan à refaire sur ses traces le périple qui l’avait entraîné d’une tribu indienne à l’autre à travers l’Arizona, le Nouveau-Mexique, la Californie, le nord de la Colombie-Britannique (Canada) et l’Etat de Washington. En parvenant, avec patience, à tisser des relations de confiance avec les nombreuses tribus qu’il avait rencontrées (plus de quatre-vingts), Curtis avait consacré trente ans de sa vie à photographier une civilisation en voie de disparition, rapportant plus de quarante mille clichés. Dans Pieds nus sur la terre sacrée (Denoël, 1974, nouvelle édition en 2011), T.C. McLuhan a poursuivi ce travail en réunissant et en présentant de nombreux textes, accompagnés de photographies de Curtis, appartenant au patrimone écrit ou oral des Indiens d’Amérique du Nord. »

Two Moon, Cheyenne
Le présent volume reprend les deux premières parties de Pieds nus sur la terre sacrée (qui en compte quatre) : « T.C. MacLuhan donne dans le premier volet la parole aux membres de diverses tribus pour évoquer notamment leur existence en harmonie avec leur environnement naturel, considéré comme sacré. Les témoignages réunis dans la seconde partie traitent davantage de la mise en péril du mode de vie ancestral des Indiens d’Amérique du Nord par l’arrivée de l’homme blanc (anéantissement des troupeaux, invasion des terres), entraînant l’affaiblissement et la disparition de l’esprit de leurs peuples. »

Two Moon, Cheyenne
Voici un petit extrait de Chef Luther Standing Bear (Sioux oglala, né en 1868) : « Les vastes plaines ouvertes, les belles collines et les eaux qui serpentent en méandres compliqués n’étaient pas « sauvages » à nos yeux. Seul l’homme blanc trouvait la nature sauvage et pour lui seul la terre était « infestée » d’animaux « sauvages » et de peuplades « sauvages ». A nous, la terre paraissait douce, et nous vivions comblés des bienfaits du Grand Mystère. Elle ne nous devint hostile qu’à l’arrivée de l’homme barbu de l’est qui nous accable, nous et les familles que nous aimons, d’injustices insensées et brutales. C’est quand les animaux de la forêt se mirent à fuir son approche que commença pour nous « l’ouest Sauvage ». »
  

Cree Woman
Owl Old-Woman, Sarsi
A lire également le livre de Héhaka Sapa ou Black Elk (Wapiti Noir) intitulé Les rites secrets des indiens sioux, Petite Bibliothèque Payot, 2004. Héhaka Sapa est bien connu car il est cité dans divers ouvrages notamment celui de T.C. McLuhan où il nous le présente ainsi « Hehaka Sapa ou Black Elk appartenait aux Oglalas, branche des Tétons Dakotas, l’une des plus puissantes de la famille des Sioux. […] Parent du grand chef Crazy Horse, il avait bien connu Sitting Bull et Red Cloud. Il connaissait très bien l’histoire des origines de son peuple, lorsque celui-ci errait dans les plaines, et fut témoin de la bataille de Little Big Horn (1876). […] Black Elk possédait un pouvoir spirituel unique et incontesté ; il avait été instruit dans sa jeunesse des traditions sacrées de son peuple par les grands prêtres. Son père avait été « homme-médecine », ainsi que plusieurs de ses frères. Il vécut ses derniers jours dans la réserve de Pine Ridge (Dakota du Sud) […]. » Serge Bramly dans son livre Terre sacrée, nous raconte que Black Elk a été d’une grande aide pour son peuple lors du massacre de Wounded Knee (1890) : « Le massacre aurait été total sans l’intervention d’un jeune guerrier, Black Elk. Black Elk et une vingtaine de Sioux Oglalas campaient à quelques kilomètres de Wounded Knee. Le tonnerre des Hotchkiss leur parvint, et ils comprirent qu’un drame se déroulait. Une vision avait inspiré à Black Elk la fabrication de chemises de guerre que des peintures sacrées immunisaient contre les balles. Black Elk et ses compagnons endossèrent leurs chemises, et, à cheval, armés d’arcs et de flèches, ils tentèrent une diversion héroïque. Ils permirent à une trentaine de rescapés d’échapper aux soldats. Près de trois cents Sioux, parmi lesquels des femmes, des enfants et des vieillards, trouvèrent la mort à Wounded Knee. »  

Sitting Bull
Tatanka Iyotake, surnom Sitting Bull (Bison-Assis), 1831-1890, né à Grand River, dans le Dakota du Sud., chef des Sioux du Dakota. Adversaire des colons américains dans la conquête de l’Ouest.
Pour John Fire Lame Deer, Sitting Bull était un wicasam wakan (un saint homme) : « Lui peut guérir, prophétiser, parler aux plantes, se faire entendre des pierres, conduire la danse du Soleil et même influencer le temps. Mais pour un tel homme, ce ne sont là que des plans sans importance qu’il a traversés.  Le wicasa wakan se tient au-delà. Il détient la wakanya wowanyanke, la grande vision. Sitting Bull était ainsi. Lorsqu’il a eu sa vision à la danse du Soleil de Medecine Rock, il a vu de nombreux soldats en tuniques bleues s’effondrer et il a entendu une voix lui dire : « Je te les donne parce qu’ils n’ont pas d’oreilles. » Sitting Bull savaient que les Indiens gagneraient la prochaine bataille. Il n’a pas combattu, ni même dirigé les hommes. Il n’a rien fait d’autre que laisser sa sagesse et son pouvoir agir pour son peuple. » 

Sitting Bull
Pour T.C. McLuhan, Sitting Bull était « un guerrier sioux, chef de la tribu des Tétons Hunkpapas et, plus tard, un « rêveur » sacré. Il fut sur le sentier de la guerre presque continuellement entre 1869 et 1876. Les colons blancs affluaient sur les terres des Indiens et la découverte de gisements d’or dans la région des Black Hills fut, pour ces derniers, une catastrophe plus grave encore : en 1875, le gouvernement ordonnait aux Sioux d’abandonner leurs territoires de chasse de Powder River, pays octroyé par le traité de 1868. La guerre fut déclarée en 1876 pour faire appliquer l’ordre du gouvernement. Au conseil de Powder River, en 1877, Sitting Bull exprima son amour pour le sol natal, « un amour purement mystique » devait écrire son biographe. » L’auteur ajoute : « Sitting Bull refusa constamment de se soumettre à la vie de réserve. « Dieu m’a fait Indien, disait-il, pas Indien de réserve. » Après la bataille de Little Big Horn en 1876, il s’enfuit au Canada où il fut autorisé à vivre en paix. »
Pour une biographie de Sitting Bull, lire le livre de Robert Marshall Utley "Sitting Bull - sa vie, son temps" paru chez Albin Michel (Terre indienne) en septembre 1997.

Quand à Crazy Horse, ami de Sitting Bull, il n'a jamais souhaité être pris en photo donc il n'existe pas de portrait de lui. Un jour, il répondit : « Ami, pourquoi veux-tu raccourcir mon existence en m’enlevant mon ombre ? »
Propos relatés par Godfrey Chips (homme-médecine) à John Fire Lame Deer : « Cet homme, Crazy Horse, était avant tout un pacifique, mais à la vue de son peuple massacré, eh bien, il a reçu un pouvoir, alors il a commencé à se battre. C’était un tendre, mais la vie a fait de lui un tueur. La haine était en lui. Il n’a jamais aimé les Blancs et il est mort ainsi. Aussi son esprit m’a dit ne pas vouloir qu’ils élèvent un monument pour touristes en son nom. »

A Cree woman

Drawings Catherine Pulleiro

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